À la découverte des fantômes de Paris
- Le 10/01/2020
- Dans Mythes & Légendes
En solo ou accompagnés, voici quelques adresses qui peuvent vous intéresser si vous êtes férus d’histoires de fantômes (ou si vous voulez vous donner toutes les chances d’en apercevoir un).
Le cimetière du Père Lachaise
Pour avoir une chance d’apercevoir un fantôme, rien de tel qu’un cimetière. Les apparitions spectrales y sont plus fréquentes qu’ailleurs car, d’après ce que les médiums expliquent, ce sont les lieux où repose la dépouille de milliers défunts et qui concentrent donc une énergie spirite importante. Rendons-nous donc au cimetière du Père-Lachaise, au 16 rue du Repos, dans le 20ème arrondissement de Paris. Ici, des anonymes sont les voisins directs de personnalités qui ont marqué l’histoire comme Gérard de Nerval, Honoré de Balzac ou Edith Piaf.
Le fantôme de Jim Morrison
Celles et ceux qui sont nés avant les années 70 ont vibré sur les chansons de Jim Morrison du légendaire groupe « The Doors ». Cet artiste, qui est mort en 1971 à l’âge de 27 ans, est enterré au Père-Lachaise.
Sa tombe est fleurie par des fans qui n’en finissent pas de chanter en chœur ses tubes planétaires. C’est aussi dans ce cimetière que plusieurs personnes affirment avoir aperçu le fantôme de Jim Morrison.
Voici toute l’histoire : en 1997, Brett Meisner, célèbre historien du rock, vient se recueillir sur la tombe de Jim Morrison. Il immortalise cet instant en se fait prendre en photo devant la tombe du chanteur.
Il n’a pas prêté attention au cliché tout de suite. Ce n’est qu’en 2002, soit donc 5 années plus tard que, examinant cette photographie plus attentivement que Meisner a eu le choc de sa vie. Et pour cause ! Sur le cliché, il n’est pas seul. Imaginez la frayeur qui a dû s’emparer de lui !
Derrière lui, au moment où il a pris la photo, se tenait un homme habillé en blanc, ressemblant étrangement au chanteur des Doors. La photo a été analysée et a fait l’objet d’une expertise poussée, il n’y a aucun trucage…
Cette image a fait le tour du monde et a alimenté la rumeur qui courrait déjà au Père Lachaise : le fantôme de Jim Morrison se promènerait dans les allées du cimetière…
Kardec, la Dame Blanche et l'homme pâle
Dans ce lieu où reposent des milliers d’individus, l’atmosphère est particulière. Si vous avez eu la chance de passer devant la tombe d’Allan Kardec, le père de l’occultisme, vous constaterez que des personnes se recueillent avec ferveur et, obéissant au vœu qu’il avait fait de son vivant, touchent la nuque du buste en bronze qui orne sa tombe, avant de faire un vœu. Il est dit que cet endroit ouvrirait la porte vers le monde invisible. Est-ce la raison pour laquelle ce cimetière semble être tant habité par des revenants ?
Car depuis des lustres, on raconte qu’en ces lieux, une dame blanche s’évertuerait à séduire les hommes (au final, elle les rendrait fous), qu’un homme au cœur en miettes arpenterait inlassablement les allées du cimetière.
Autre histoire très connue dont certains taxis parisiens ont été les témoins directs : un homme au teint pâle aurait pris à plusieurs reprises un taxi au départ de Châtelet, le matin très tôt. Arrivé à destination (à l’angle du boulevard de Ménilmontant), l’homme s’était évaporé du taxi…
Poursuivons notre promenade vers un site qui là aussi, promet des rencontres extraordinaires…
Les catacombes de Paris
Aujourd’hui, les catacombes sont devenues l’un des sites touristiques incontournables de la capitale. Deux kilomètres de galeries sont accessibles.
En raison de l’histoire chargée du site, il paraît évident que l’endroit est marqué par des histoires de fantômes. Il se dit qu’un fantôme a habité les lieux sous la rue d’Enfer durant de nombreuses années, jusqu’à ce que sa dépouille soit enfin retrouvée. Une stèle a été érigée en sa mémoire. Le fantôme a ensuite disparu, sans doute apaisé par cette marque d’estime.
Les catacombes abritent de nombreuses âmes errantes. L’une d’entre elles provoque tout de même quelques interrogations. Vous avez peut-être entendu parler de l’homme vert des catacombes ?
Au 18ème siècle, des hommes auraient aperçu dans les galeries souterraines un homme vert, ressemblant à un diable, sauter d’un pas léger entre les différentes galeries, trainant quelques décharges d’ondes très négatives. Effrayés, ces hommes ont raconté ce qu’ils avaient vu de leurs propres yeux.
La légende du Diable vert des catacombes est née. Quelques siècles plus tard, elle est toujours aussi tenace. Des cataphiles de notre époque auraient eux aussi expliqué qu’ils ont senti une présence maléfique qui les épiait… Fantasme ou réalité ? Cette histoire a le mérite d’attirer des touristes en quête de sensations fortes….
Remontons maintenant sur la surface de la terre afin de découvrir de nouveaux lieux atypiques et mystérieux.
Le fantôme de Pigalle
Pigalle est un quartier haut en couleurs. Les touristes aiment plonger dans cet antre de tous les excès. Mais savent-ils que non loin des bars et des clubs, il existe un majestueux hôtel particulier, qui a été hanté durant près de 150 ans ?
Celui-ci, de style néogothique, est situé au 1, avenue Frochot, dans le 9ème arrondissement de la Capitale.
Au début du 20ème siècle, une servante a été sauvagement assassinée dans cette belle demeure. Le meurtrier n’a jamais été retrouvé.
Dès lors, le fantôme de la servante s’est mis à habiter cette maison, occasionnant au passage quelques frayeurs (bruits de pas, craquements du parquet, cris) aux propriétaires qui ne sont jamais restés très longtemps...
La chanteuse Sylvie Vartan, inspirée par cette bâtisse, l'a vite fuie et celui qui lui a succédé dans les lieux est mort subitement dans son lit, paralysé, tout comme l’avait été un ancien propriétaire des lieux, un siècle auparavant. Aujourd’hui, l’atmosphère semble être apaisée. Un chasseur de fantômes est sans doute passé par là !
Le fantôme des Tuileries
Remontons le temps. Nous sommes au 16ème siècle. Catherine de Médicis a ordonné la construction du Palais des Tuileries. Or, en ce lieu, il y avait de nombreux bâtiments dont un abattoir où travaillait un homme que l’on appelait Jean l'Ecorcheur….
Cet homme connaissait beaucoup de secrets d’Etat. La Reine a alors exigé qu’il soit tué. À l’époque, on ne faisait pas dans la demi-mesure. Celui qui a exécuté les ordres, un certain Monsieur de Neuville, a entendu Jean l’Ecorcheur prononcer une dernière phrase avant sa mort : « je reviendrai ».
Et en effet, il semble que cet homme soit revenu plus vite que son ombre...
Peu de temps après, Monsieur de Neuville qui avait mis fin à la vie de Jean l’écorcheur, s’est senti suivi et épié par le fantôme de sa victime, qu’il voyait immaculé de sang. Il a immédiatement fait part de ses ressentis à la Reine. Celle-ci resta dubitative.
Or, la Reine consultait régulièrement son astrologue, Cosme Ruggieri. Cette dernière lui révéla avoir vu elle aussi le fantôme de Jean l’écorcheur. Ce revenant avait dit à l’astrologue qu’il rendrait sa justice et qu’il chasserait la reine des Tuileries.
Quelques temps plus tard, ce fantôme en colère est apparu à la Reine. Catherine de Médicis a aussitôt fait ses valises et quitté les Tuileries…
Plusieurs témoins auraient ensuite aperçu le fantôme de Jean L’écorcheur. Mais ceci n’a jamais été une chance car croiser ce fantôme semble avoir été annonciateur de très mauvaises nouvelles. Durant la Révolution française, Marie-Antoinette a vu ce fantôme rouge sang… Nous connaissons tous son funeste destin.
D’après les récits, le fantôme de l’écorcheur aurait disparu dans l’incendie qui a ravagé le pavillon central au temps de la Révolution. Nous pouvons donc être rassurés…
De nombreux autres fantômes hanteraient Paris : ceux de Marie-Antoinette au Petit Trianon (château de Versailles), d’Isauré de Montsouris au cœur du parc qui porte son nom, d’un barbier sanglant qui égorgeait des étudiants étrangers rue Chanoinesse au 14ème siècle, du sorcier de Cologne rue du maître Albert, d’un esprit à l’Opéra Garnier qui imposerait sa loi depuis le début du 20ème siècle…
Paris est la ville de la lumière. Son côté sombre est toutefois aussi attirant pour les amoureux du mystère et du paranormal…
Pour aller plus loin dans votre quête de fantômes parisiens, je vous conseille vivement le livre Paris Horribilis, de Marie-Agnès Moller, paru aux éditions Le Texte Vivant en 2014.
À bientôt pour un nouvel article ! Anne Bouquet